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Hommage à André CAPPA

 

 

 dede

 


Chers Amis, Cher Pascal, Chère Patricia,


J’aurais très volontiers ajouté Chère Madame Cappa, mais ses forces ne lui permettent pas d’être avec nous aujourd’hui et je le regrette.
Permettez-moi de vous lire ces quelques lignes pour rendre hommage à un de nos chers amis.


Comme vous le savez, André Cappa, notre ami Dédé, nous a quittés il y a près de deux mois.


Ses dernières volontés ne nous ayant pas permis d’être à ses côtés pour son dernier voyage, Pascal m’a demandé de rappeler aujourd’hui, à l’occasion de ce concours interne et de cet apéritif qu’il tient à offrir à nous tous ici présents en sa mémoire, quelques souvenirs concernant son papa, ayant trait essentiellement à leur relation avec la pétanque.


J’ai accepté très volontiers cette mission, difficile et délicate s’il en est, surtout en ta présence Pascal.


Notez que si c’était Pascal qui l’aurait rédigée, cette évocation nous aurait amené directement au souper tant il aurait eu de choses à dire sur son papa.


« Il vaut mieux boire un bon verre de son vivant plutôt qu’attendre son propre enterrement ! »


Cette phrase combien de fois ne l’a-t-il prononcée Dédé, joignant le geste à la parole. Elle donne de suite le ton du personnage que je me dois de vous rappeler.


C’est alors que son petit Pascal avait 7 ou 8 ans, au milieu des années 70, redoutant par avance les mauvaises fréquentations que son chérubin pouvait être tenté de suivre, que Dédé s’est mis en tête de lui trouver une activité qu’il pourrait faire activement avec lui.


Probablement en contact professionnellement avec Attilio CRISTINA et divers membres des Narcisses de l’époque, il a pensé que la pétanque était une bonne opportunité, à tel point qu’il alla, pour accélérer la phase d’entraînement, jusqu’à aménager une piste de pétanque dans le jardin de leur maison à Veytaux, terrain, il faut le préciser, dument enregistré encore aujourd’hui au Registre Foncier.


De fil en aiguille et d’entrainements intenses en parties acharnées, le jeune élève a rapidement dépassé le maître ! A tel point que ce pauvre Dédé dut subir, en finale d’un mémorable Tête à tête interne des Narcisses au Café des Sports, un humiliant 15 à 0 de la part de ce petit doué qu’on aurait pu appeler, ou plutôt prénommer, Dylan à l’époque.


Dédé, lui, était tout content que Pascal prenne plaisir dans cette activité qui l’avait éloigné des mauvaises fréquentations possibles dont il avait peur et lui permettait, à lui Dédé , de partager quelques verres avec ses bons copains.
Il n’empêche que si besoin, il était là boules en main pour montrer ce qu’il savait faire, preuve en est un magistral carreau en place à 11 m pour la gagne, lors d’un concours d’hiver mémorable à Renens chez Marcel Repond, alors qu’il ne voyait même pas la boule qu’il fallait tirer tellement elle était loin !


Est arrivé ensuite en 1984, le transfert à Clarens, surtout, et je n’ai pas peur de le préciser, pour que Pascal puisse jouer avec des partenaires à son niveau.


Dédé lui s’y est parfaitement intégré, dans ce nouveau club, y trouvant également certains partenaires à son niveau, en tout cas à la buvette, allant jusqu’à créer avec Pierrot Ruchet, Jean-Pierre Cochet, Ivan, Mladen et Bobby, la section « goronnaise », amicale à laquelle je n’ai personnellement jamais été convié à en faire partie. Encore aujourd’hui je ne sais toujours pas pourquoi, peut-être que je n’aurais pas passé les tests d’entrée.


Sur le plan strictement sportif, Dédé est arrivé, à ma connaissance, deux fois jusqu’à un quart de finale d’un Championnat ou d’une Coupe Suisse, dont une fois avec Mladen et moi.


A ce sujet, une anecdote m’est venue à l’esprit, qui met en évidence son implication et ses priorités.


Alors que le pointeur adversaire avait déjà joué sa première boule de ce quart de finale, Dédé sortait à peine de la buvette. Voyant à mon attitude que je n’étais pas très content face à ce manque d’empressement, il me dit en passant devant moi pour rejoindre le rond et jouer sa première boule : « Il n’y pas le feu au Lac !! »


Il avait raison ! Il n’y a pas eu le feu au lac, mais bien huit boules à la mer !! Et 4 mènes et un quart d’heure plus tard, on est rentrés à la buvette avec une Fanny de plus à pour notre collection.


Arrive ensuite l’aventure du Boulodrome. D’abord sa construction, ensuite son entretien, auxquels il a largement et efficacement contribué par un travail méticuleux et solitaire, souvent dans l’ombre, notamment lorsqu’il effectuait tous les ans les retouches de peinture sur les murs et escaliers. Cela pendant plus de 20 ans, aussi longtemps que sa santé le lui a permis et bien qu’il se soit retiré de la vie active de la société.


J’évoquerai également les repas de soutien, orchestrés par le regretté Jean-René, lors desquels Dédé obéissait sagement, en cuisine, à ce chef impressionnant, écoutant et suivant religieusement ses instructions, exécutant les tâches les plus minutieuses, alors qu’au même moment son épouse, Madame Cappa, nous faisait tout d’abord bénéficier de toute son expérience concernant la mise en place des tables et couverts, assurant ensuite un service des plus professionnels pour le plus grand plaisir de nos hôtes de la soirée.


Parlons maintenant du Bouchon d’Or. Un jour je lance, surement un soir au coin du bar, l’idée saugrenue de remettre à chaque joueur participant au Bouchon d’Or un cochonnet … peint en or.


Quelques jours plus tard il m’amène un prototype de bouchon doré en me disant qu’il avait trouvé une solution pour les peindre. Malgré mon insistance et celle de ses copains, personne, je dis bien personne, n’a pu savoir comment il s’y prenait.


Ce bouchon doré était devenu au fil des ans une marque de reconnaissance, une signature de notre Bouchon d’Or.
Il m’en a préparé en près de 20 ans, plus de 3000.


Depuis qu’en raison de ses problèmes de santé il ne pouvait plus les peindre, j’ai préféré renoncer à cet objet souvenir plutôt que de recourir à une solution industrialisée. J’ai pensé que par respect pour lui, il n’y aurait pas de nouveaux bouchons dorés, mais à l’avenir des bouchons millésimés.


Cette histoire de cochonnet me rappelle une de ces mémorables phrases dont il avait le secret.


A l’occasion d’une visite à la Tournerie Monneret qui les fabrique ces cochonnets, à Jeurre dans le Jura français, et à laquelle il était venu avec quelques-uns d’entre nous, en inspectant avec intérêt l’état des locaux datant des années 60, tout comme le matériel, la sciure, la poussière et le désordre indescriptible qui y régnaient, il a eu cette sortie péremptoire qu’heureusement le propriétaire des lieux n’a pas entendue :
« Ici pour faire de l’ordre, il n’y a que le feu ! «


Voilà quelques considérations que j’ai pensé mettre par écrit, Cher Pascal , et que je vous ferai parvenir Chère Madame Cappa, pour nous souvenir de votre Cher mari, ton cher Papa, de notre Cher Dédé , en précisant encore que j’ai appris récemment que, jusqu’à il n’y a pas très longtemps, il se renseignait toujours sur nos activités, témoignage de l’intérêt qu’il a porté jusqu’au bout de sa vie à notre club et à notre Boulodrome.


Il mérite toute notre reconnaissance pour ce qu’il nous a apporté. Qu’il soit ici remercié.


Alors, je vous propose de conclure cet hommage en buvant un verre comme s’il était encore vivant, puisqu’on ne peut plus le faire à sa santé !! Salut Dédé !


Avec ma plus vive émotion.


Livio Grando

 

 

 

 

 

Boulodrome de Montreux